C’est un projet ludique et expérimental de 30 à 60mn, que je qualifie de musique visuelle dans la mesure où ma performance allie corps, espace et objet; le tout éminemment visuel, accompagné d’un simple métronome amplifié, ce qui tendra à inverser la proposition plus classique d’imaginer la musique que l’on est en train d’écouter et donc d’entendre ce que l’on est en train de voir.

La performance se situe entre la sculpture et la danse, entre l’objet et le mouvement. Ce qui m’intéresse : La quête d’un émerveillement. La poésie n’est pas une bluette décorative, c’est le sang du monde, et je ne conçois pas cette quête sans rencontre avec le public.

MAMOTO est une évidence d’action, un collectif de mes personnalités, c’est un homme aux prises avec les éléments, c’est moi face à l’adversité du temps. Je suis face aux objets et la seule façon de me rassembler c’est d’oeuvrer dans l’espace. Je puise dans la force métronomique le battement qui nous fait miroiter l’envers de la musique; ce que tu vois, tu l’entends. Je provoque les objets, je triture leur représentation prosaïque pour en extraire un jus insoupçonné, improbable et pourtant bien vivant, aussi ancré qu’une croûte de pain qui te coupe comme une lame, une chaise qui fait office de porte pot de fleurs, une échelle d’étendoir, etc…

Parlerais-je des fantômes ? De ce qui existe entre nous ? De ce qui transpire à travers nos gestes ? Non, vous les verrez !